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laquelle repose le plus solidement la morale privée et la morale publique, l’honneur privé et l’honneur public ; elle donne de la force aux lois de la communauté qui ne suffisent pas seules pour répondre aux restrictions qu’imposent les fins tant politiques que civiles du gouvernement. Les institutions humaines ne peuvent s’étendre au-delà des devoirs généraux qui concernent plus particulièrement le bien être de la société. Tout ce qu’il faut encore, et qui est nécessaire pour assurer le bonheur des rapports sociaux, ne peut provenir seulement que par l’assistance de la religion, qui influence les rapports réciproques du genre humain, règle et corrige les imperfections du cœur. Combien d’actes répréhensibles, en prenant seulement les statuts d’un bon gouvernement pour le guide unique des actions, pourraient se commettre sans encourir la pénalité des lois ! Il est certain qu’un citoyen, dans la société la mieux constituée, peut recevoir des torts injurieux dans bien des circonstances, qui ne sont pas punis par les lois humaines, et auxquels la religion sert de seul frein salutaire.

Tous les anciens législateurs ont été tellement pénétrés de cette maxime politique, qu’à défaut de la vraie religion, pour réfréner les