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Page:Dumont - Éloge de Malesherbes, 1821.djvu/12

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Je viens ici tenter cet effort hasardeux.
La modestie retient trop d’esprits généreux,
Ils craignent d’échouer dans la plus noble tâche
Qu’un zèle ardent me porte à suivre sans relâche.

Encourage, ô Vertu, mes timides efforts,
Épure mon langage, ennoblis mes transports.
Toi, Malesherbes, vois du céleste empyrée,
Qu’ici-bas ta belle ame est par-tout révérée.
L’Europe se prosterne au pied du monument
Qui veut éterniser le plus beau dévoûment.
Qu’il soit digne de toi cet édifice illustre
Qui reçoit de ton cœur le plus éclatant lustre.
Chacun par son amour, ah ! voudrait l’adorer,
Chacun, par son tribut, s’offre à le décorer.
Les plus grands Souverains, par leur munificence,
Déposent leur tribut au sein de notre France.
Chez nous, le citadin, le simple agriculteur,
Le modeste artisan, veulent avoir l’honneur
De venir concourir au projet magnanime
Que décerne en nos jours l’universelle estime.
Tous se sont réunis pour un si beau dessein.
La douce humanité les presse sur son sein.
Leur généreux élan, vivement, intéresse
Notre Patrie toujours si pleine de tendresse.
Elle accueille leurs vœux, leurs bénédictions,
À tous, elle sait gré de leurs intentions.
Oui, la plus humble offrande est toujours précieuse,
Alors qu’elle est l’effet d’une pensée pieuse.
Le zèle le plus pur sanctifie tous nos dons,
Quand c’est pour la vertu que nous les répandons.