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Page:Dumont - Éloge de Malesherbes, 1821.djvu/26

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Puisse ta renommée à jamais si sublime
N’attirer point sur toi l’attention du crime !

Retiré des grandeurs, loin des plaisirs mondains,
Ne pourra-t-il finir ses paisibles destins
Au sein de la retraite et de la solitude ?
Ah ! laissez-lui ce fruit de sa sollicicitude
Pour l’intérêt public et le bien de l’état !
L’injustice envers lui serait un attentat.
Écartez, ô mon Dieu ! du séjour d’un tel sage
Tout souvenir amer et tout sombre nuage.
Ah ! qu’il goûte long-temps les paisibles douceurs
Qu’un champêtre séjour fait naître dans les cœurs !

Une famille aimable et pure, intéressante
Entoure sa vieillesse et la rend si touchante.
Oui c’est là que l’on voit la douce aménité,
L’union, la candeur et la félicité.
Nourrie de ses leçons, formée par son exemple,
Ô combien de vertus cette maison rassemble !
Nulle ostentation, nul faste dédaigneux
Ne rebuta jamais ici le malheureux.
Celui qui l’implorait la trouvait secourable,
À tout ce qui fut juste elle était favorable.
L’esprit et les talens, la grâce et la beauté
Se trouvent dans ces lieux unis à la bonté.

Des plus lointains climats les merveilleuses plantes
Montrent dans ses jardins leurs corolles brillantes.
À son contentement tout voudrait concourir ;
Son habitation, tout aime à l’embellir.