Aller au contenu

Page:Dumont - Brest, 1833.djvu/16

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

BREST.


CHANT PREMIER.

Muse ! allons visiter le plus beau port de France :
Combien là de l’État éclate la puissance !
Vingt ans sont écoulés, depuis que le désir
De contempler ce port à mon cœur vint s’offrir ;
Mais je ne suivis pas le vœu de ma pensée.
Puisque si vivement mon âme est empressée
À voir tout ce qui peut accroître son ardeur,
Je ne résiste plus à ce penchant flatteur,
Et mon goût, d’autant mieux, pourra se satisfaire
Que j’habite aujourd’hui le sol du Finistère.

Je veux chanter ce port, qui, semble m’appeler
À vanter son éclat, si doux à signaler.
Sur le plus noble ton, Muse, monte ta lyre :
À tes accens nouveaux Apollon va sourire ;
Et Neptune, charmé de tes touchans accords,
Va se féliciter de te voir sur ces bords.
Pour entendre ma voix, de vos grottes humides
Vous allez accourir, belles Océanides !

Brest, à l’œil étonné, présente un grand tableau ;
Pour le tracer, il veut un vigoureux pinceau :