Page:Dumont - Brest, 1833.djvu/17

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Il faut, pour célébrer un lieu si poétique,
Se sentir embrasé par le feu pyndarique :
Un noble enthousiasme électrise l’esprit,
Et le génie alors s’enflamme, s’agrandit.

Muse, voyons du port la magnifique enceinte,
Où l’ennemi jamais ne put porter atteinte.
La nature a formé cette admirable port,
Où la Marine prend le plus brillant essor,
Et l’art industrieux l’a rendu formidable :
Il est pour la patrie un point inexpugnable.

Combien Brest a-t-il vu s’élancer de son sein
De flottes, qu’animait un généreux dessein !
Combien le globe a vu d’actions libérales
Qui sont le digne fruit de nos forces navales !
Combien leur dévouement brilla dans l’univers,
Pour l’affranchissement de l’empire des mers !
Combien le Monde encor place son espérance.
Dans ce qu’entreprendra la marine de France !

Ô quel rare spectacle est offert à mes yeux !
Comme il frappe mon âme, et qu’il est glorieux !
Combien, en contemplant nos forces maritimes
Le cœur d’un français s’ouvre aux sentimens sublimes !
Salut ! nobles vaisseaux, dont l’immense Océan
A toujours applaudi le belliqueux élan,
Et qui, souvent trahis par l’aveugle Fortune,
Vous vîtes protégés par la main de Neptune :
Honneur à vos travaux, à votre pavillon,
Qui se fait admirer de chaque nation,