Page:Dumont - Brest, 1833.djvu/18

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Et sait braver toujours les vents, la foudre et l’onde,
Quand son destin l’appelle à secourir le monde !

Que le génie est grand dans ses conceptions !
Il étonne nos yeux par ses créations.
L’art des Bouguer a fait des progrès admirables.
Comment en vous voyant, ô masses formidables !
Ne pourrait-on penser au superbe talent
Qui traça vos contours aussi parfaitement,
Et mit dans votre ensemble une force puissante,
Qui sût braver les coups d’une mer écumante.
Qu’à nos yeux un vaisseau montre de majesté !
Qu’une frégate brille encore à son côté !
Mais de ces vastes corps que la démarche est fière,
Quand Éole prend soin de leur allure altière !

Je vois avec respect ces vaisseaux mutilés,
Que dans bien des combats la gloire a signalés.
O vous, qui ne m’offrez qu’une masse immobile,
Vous ne dompterez plus une mer indocile,
Et l’Océan, par vous sillonné tant de fois,
Ne sera plus témoin de vos nobles exploits !
Vous êtes maintenant à l’abri des orages,
Et vous aurez de moi les plus justes hommages.
Puisse vous oublier, colosses vénérés,
Qui de grands souvenirs me semblez entourés,
Et qui même aujourd’hui, sans ailes, sans tonnerre,
Par votre gloire encore intéressez la terre ?
Si vous ne montrez plus un abord belliqueux,
Les palmes de vos fronts viennent frapper mes yeux,