Page:Dumont - Brest, 1833.djvu/40

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Ils n’avaient pas été créés pour cet usage ;
Ils ne présentaient point alors tout l’avantage
Que l’on devait attendre, en toute occasion,
D’édifices formés par la compassion.
Des tentes suppléaient au local des hospices :
Pouvait-on aux blessés les rendre bien propices ?
Combien n’a-t-on pas vu de braves matelots
Expirer, en ce temps, sur de durs charriots,
Lorsqu’on les transportait dans une résidence
Dont la distance encore accroissait leur souffrance !
Les douleurs arrachaient de lamentables cris
À ces guerriers mourans pour servir leur pays.
Un homme généreux, plein de philanthropie,
Un véritable ami de sa noble patrie,
Un Français éclairé, sensible, plein d’honneur,
Nous dit que ce spectacle a déchiré son cœur,
Bien souvent, lorsqu’à Brest il montra sa présence ;
Et dans ses sentimens, remplis de bienfaisance,
Qui voulaient des humains qu’on soulageât les maux,
Il demande qu’on crée ici des hôpitaux.
Tes voeux sont exaucés, mortel recommandable :
À Brest on fait construire un hospice admirable.
Ô Cambry ! de ton nom je veux orner mes vers.
Puisque ton cœur avait des sentimens si chers,
Et que tous les travaux de ton âme épurée
Hélas ! ont amené ta fin prématurée[1].

  1. « M. de Cambry (auteur du Voyage dans le Finistère en 1794 et 1795) était un des hommes les plus distingués par