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midi, on te prépare un canard aux petits pois.

Pendant un mois, Aglaé ne quitta pas l’étude : elle compulsa les dossiers, piocha le Code civil et le droit notarial.

Elle se fit éclairer par le clerc qu’elle cajola de cent manières, l’interrogeant sur toutes les formes des actes testamentaires et de la jurisprudence qui les régissait.

Elle devenait forte, très forte même ; elle dressa deux actes de mariage importants et un acte de donation entre vifs qui émerveillèrent Agénor.

Mais le premier feu était passé, le notaire vit qu’elle faiblissait à la tâche, et il en fut navré.

Il pressentit le moment où il lui faudrait reprendre sa chaîne bureaucratique.

Il pensait au moyen de stimuler de nouveau le beau zèle de sa compagne à l’aide d’une des rosseries dont il avait le secret, lorsqu’un matin, en lisant son journal, devant le café bien crémé que la servante venait de servir à lui et à Aglaé, il sursauta sur sa chaise, jurant comme un charretier.

— Qu’est-ce qui te prend ? lui demanda sa femme un peu surprise.

— Il me prend que la duchesse de Rascogne est morte.

— Ce n’est que cela ! Console-toi ; tu en retrouveras des grandes dames : un clou chasse l’autre.