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Page:Dumont - Paris-Éros. Deuxième série, Les métalliques, 1903.djvu/187

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teille au Palais-Bourbon, lui répondit Me Cordace, qui s’allumait.

— Je veux être de l’Académie.

— Tu en seras, imbécile. Tu feras le quarante et unième muffle.

— Je veux être principal, général, amiral, municipal, continua Blanqhu.

— Oh ! la la, ça pisse, ça pisse ! s’écria Aglaé. C’était l’ivrogne qui avait vidé son verre dans la poitrine de sa femme.

On était en cabinet particulier ; Mme Blanqhu put se dégrafer sans outrager la morale publique.

Le notaire lui épongea les seins et le ventre avec les serviettes de la table.

— C’est égal, on dira tout ce que l’on voudra ; on ne m’ôtera jamais de l’idée que Napoléon est mort à Sainte-Hélène, continua à divaguer le mari qui s’alourdissait.

— Va te coucher ! lui cria sa femme qui se pâmait sur la banquette, pressée par Me Cordace.

Le son de la voix d’Aglaé eut un effet magique sur le pochard, dont l’ivresse se dissipa subitement.

— C’est juste, c’est le jour du notaire, se dit-il en se levant.

Il prit son chapeau et se retira, pensant qu’un homme du monde doit savoir vivre.

Le lendemain, il se leva avec un mal de cheveux de mercredi des Cendres.