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Page:Dumont - Paris-Éros. Deuxième série, Les métalliques, 1903.djvu/224

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— Ce n’est pas à toi que je me suis adressé ; ce que j’en ai dit n’est que pour montrer à ma femme qu’on est homme du monde, qu’on sait se conduire.

— Laissons cela, il ne peut y avoir de discussion entre nous à ce sujet. C’est entendu, archi-entendu ; tu es mon amant, mon cher Cordace, et Agénor ne peut être que flatté qu’il en soit ainsi. Mais ne va pas croire à un piège de ma part. Je t’ai aimé avant cette affaire d’héritage et je ne vois pas pourquoi je me serais refusée à toi, parce que je suis riche : l’argent n’a rien à voir en cela. Quant aux millions de l’oncle Matichon, c’est aussi vrai que le soleil, et, pour te le prouver, je vais envoyer quelqu’un là-bas qui n’agira que suivant tes instructions. Es-tu content maintenant ? dit Mme Blanqhu qui mettait une chaleur inaccoutumée pour convaincre le notaire.

Ce tutoiement et l’expression de cette tendresse enivrèrent le notaire qui attribua à Picardon autant de canaillerie qu’il en était capable.

— Je n’ai jamais douté de ta parole, ma chère Aglaé, répondit-il avec une humeur charmante… Agénor, tu permets ?…

— Vas-y à ton aise… Je ne te gêne pas ? répliqua placidement Blanqhu, qui s’était voluptueusement installé dans un large fauteuil.

— Pour le moment, non. Pour en revenir à nos