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Page:Dumont - Paris-Éros. Deuxième série, Les métalliques, 1903.djvu/340

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diers du régime à faire haïr et mépriser une république que les penseurs ont rêvée si belle, si grande, si noble à son aurore ? C’est une trahison de faire exécuter par la magistrature, déjà trop enlisée dans les mœurs byzantines du régime, l’ignoble besogne des tribunaux de proscription et d’étranglement de la Restauration de l’Empire. Passe pour un Bérenger, l’ex-pourvoyeur impérial, mais qu’on le laisse à sa basse-cour, dans sa vidange et son fumier.

Voici ce que je disais, il y a dix ans, dans mes aperçus historiques : Partout la terreur, celle des froussards courbés chinoisement devant une ochlocratie dorée dont le j’m’enfoutisme détonne. Partout une magistrature couchée, le droit mort, la charte en lambeaux, les derniers vestiges de la liberté emportés par la proscription, une marée gluante de viveurs au pinacle, les coupe-jarrets de prétoire étranglant, entre deux portes, Bory de Saint-Vincent dans son Livre du Seigneur, Hugues d’Hancarville dans ses Monuments du culte des dames romaines, Louis Courier dans ses Discours, Béranger, l’autre, le Français, dans la chanson, Parny dans ses Odes, Villaret de Grécourt dans son Maranzakissiana, Louvert de Couvray dans son Chevalier de Faublas, Collin de Plancy dans son Dictionnaire infernal, Benjamin Constant dans sa Lettre à M. Carrère, Piron, Collé, Gallet, Debraux dans la chanson, Chanderlos de Laclos dans ses Liaisons dangereuses, Diderot dans la Religieuse et Jacques le Fataliste, Mirabeau dans l’Erotika Biblion, Dulaure dans ses Divinités Génératrices, Chénier dans son Ode à Voltaire.