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boulevard des Invalides et le domaine bien réduit de Clavière.

Mais si elle était médiocrement pourvue du côté des apanages, en revanche, elle était riche de dettes, qu’en femme supérieure, virilement trempée, elle faisait virer, et qu’elle équilibrait avec une science et une dextérité tout à fait ministérielles, par reports, conversions et extinctions mortuaires de ses créanciers, s’inspirant des gouvernements dans les renflements de son budget et la superbe extension de sa dette flottante.

Florissante et rayonnante comme la France, dont elle était une des filles adorées, elle prélevait, catholiculée, la dîme sur les cœurs et l’impôt sur la volupté.

Cette anormalité nobiliaire s’explique.

Contrairement à l’opinion générale, la noblesse de France est pauvre — relativement pauvre, s’entend. — Il n’existe plus trente maisons du vieux blason, dont la fortune réponde à l’idée qu’on se fait de la richesse seigneuriale, et encore, les privilégiés de la caste sont-ils de petites gens comparés aux hauts barons du Métallisme.

Cette situation a des effets apparents et des causes intimes.

La propriété foncière qui, autrefois, donnait à la noblesse une influence prépondérante et un suprême cachet de richesse, réduite par la Révolu-