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Page:Dumont - Paris-Éros. Deuxième série, Les métalliques, 1903.djvu/63

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tion à des proportions bourgeoises, a encore depuis subi des amoindrissements continus sous l’influence de causes ataviques déterminantes.

Au retour de l’émigration, les nobles, peu faits pour comprendre le mouvement industriel du nouvel ordre des choses, continuèrent leurs ancêtres, mangeurs d’argent émérites, dans leurs prodigalités somptuaires, s’illusionnant d’aléas, toujours reculés, qui leur faisaient espérer les reprises sur la spoliation nationale. Leur crédit allant en s’affaiblissant avec la disparition des espérances que le retour des Bourbons avait fait naître, ils se virent bientôt forcés à l’emprunt hypothécaire dont les conséquences furent le morcellement et l’aliénation de ce qui leur restait de leur patrimoine, au profit des marchands d’argent qui visaient à la royauté républicaine, et dont, de liquidation en liquidation, ils devinrent les vassaux, les courtisans faméliques.

Cette expropriation est partout flagrante ; les documents du cadastre et des bureaux des hypothèques sont là pour prouver que les trois quarts des domaines seigneuriaux ont été substitués aux Tamponneau, aux Agarène, aux Guespin, aux Locule, aux Escafignon, aux Robidilliards et aux Van Boulenbeck de la finance.

Hormis quelques grandes maisons qui se soutiennent encore, ce qui reste d’apparent à la no-