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Agénor se demander ce que cela voulait dire, car le marquis ne lui avait pas parlé de gages.

C’était une habile chauffeuse que la duchesse.

Le tailleur avait des instructions. Trois jours après, le cocher se pavanait dans sa livrée noire, d’une coupe et d’une élégance parfaites, sur le siège du landau de la patricienne, aussi fier que s’il eût conduit le char du Soleil au milieu des dieux de l’Olympe.

Sa beauté tranchante, bien plus que sa dextérité et sa sûreté de main, le fit vivement remarquer des amies de la duchesse.

Au Bois, il n’y eut qu’un cri d’admiration : « Le beau cocher ! » Et le nom lui resta.

Isabelle de Rascogne fut adulée à l’égale d’une reine. On la complimenta, on l’accabla d’éloges.

Son cocher lui faisait honneur.

C’était flatteur pour son amour-propre, mais il fallait encore qu’il lui fît plaisir.

En rentrant à l’hôtel, le prince d’Aspergeberg, l’actuel provéditeur de la duchesse, lui avait dit :

— Continuez, mon ami, vous encadrez parfaitement.

Il encadrait !

Ce n’était pas pour encadrer qu’il s’était fait cocher.

— Il est toqué, cet animal-là, s’était dit l’ex-clerc.

3.