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pendant que la domesticité serait livrée au sommeil. Pour plus de sûreté, il ferait prendre un narcotique à la femme de chambre qui lui faisait les yeux doux.

Il rumina longtemps son projet, évaluant ce qu’il pouvait perdre ou gagner dans son accomplissement.

Un soir que la séduisante chauffeuse s’était retirée de bonne heure dans son appartement en renvoyant sa camériste, il invita celle-ci à un punch intime dans sa chambre, offre qui fut immédiatement acceptée par l’amoureuse soubrette, qui visait à un conjungo obligatoire. Le beau cocher paraissait lui aller comme un gant.

L’effet prévu arriva ; la femme de chambre, tombant de sommeil, s’endormit après avoir bu son premier verre.

Agénor la coucha sur son lit, prit les clefs de l’appartement de la duchesse, qui se trouvaient dans sa poche et sortit en assourdissant ses pas.

Il connaissait les lieux de l’exploit qu’il méditait ; un quart d’heure après, il entrait dans la chambre de la grande mondaine qu’il trouva couchée, lisant à la clarté d’une veilleuse.

La présence du beau cocher ne parut nullement la surprendre.

— Enfin, vous vous êtes décidé, mon garçon,