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Page:Dumont - Paris-Éros. Deuxième série, Les métalliques, 1903.djvu/79

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C’était capital cependant : Conserve-t-on ou ôte-t-on sa chemise pour coucher avec une femme du monde ?

Agénor fut tiré de son irrésolution par la voix de la duchesse, qui lui dit, impatientée :

— Est-ce que votre chemise vous tient au dos, mon garçon ?

Il était fixé.

Le rustre avait un appétit d’ogre de la chair de sa coucheuse ; il se colla contre elle, l’étreignit frénétiquement, en l’appelant sa chère Isabelle, sa poulette chérie.

— Ne soyez pas si tendre, mon garçon, sans quoi nous allons fondre. Et appelez-moi simplement Madame la duchesse.

Cet avis, donné d’une voix calme, refroidit un moment le beau zèle du cocher, qui, déjà, se préparait à jouter en l’honneur de sa maîtresse.

Mais ce ne fut que l’instant de l’éclair.

La lutte fut épique, la duchesse connut les trente-six façons de faire l’amour à Paris.

Elle ne s’était jamais trouvée à pareille fête.

Au petit jour, Agénor se retira.

La chambre, témoin des ébats érotiques, se trouvait dans un désordre inexprimable.

— Je reviendrai toutes les nuits, si cela peut être agréable à Madame la duchesse, avait dit le beau cocher en cherchant ses effets pour se revêtir.