Page:Dumont - Paris-Éros. Deuxième série, Les métalliques, 1903.djvu/83

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 59 —


menade du matin au Bois, n’est-ce pas ? dit-elle.

Mais le baron n’était pas dupe du manège ; avant que le beau cocher eût eu le temps de répondre, il lui ferma brusquement la porte au nez en s’écriant :

— Allez au diable, vous et votre attelle !

Et il était venu se recoucher à côté de sa marchande de plaisir, sans commentaire aucun.

Que lui faisait après tout que la duchesse couchât avec son cocher ? Il l’avait louée pour la nuit et non pour un terme.

L’ex-clerc s’était promis d’avoir sa revanche la nuit suivante, et, pour être plus sûr de son affaire, à la nuit tombante, il s’était glissé sous le divan de la chambre où, par cinq fois, il avait évolué en satyre.

Vers onze heures, il avait entendu deux voix de femme, partant du boudoir, se prodiguer des paroles de tendresse accompagnées de soupirs et de baisers.

— Quès aco ? se demanda-t-il étonné.

L’entrée dans la chambre de la duchesse et de la marquise de la Fessejoyeuse lui fit flairer une aventure pas drôle du tout pour lui.

Ce soupçon se changea bientôt en certitude lorsqu’il entendit les deux amoureuses se becqueter avec des roucoulements de langueur, ainsi que deux tourterelles sous les rameaux champêtres.

Il en savait assez, d’après la savante éducation