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— Expliquez-vous, je vous écoute, répliqua la duchesse en prenant un fauteuil et faisant signe au beau cocher de s’asseoir.

— Madame la duchesse…

— Appelez-moi Isabelle, je vous l’ai permis.

— Eh bien ! ma chère Isabelle, le moment de parler est venu.

— Parfait ! cela devient dramatique… Après ?

L’ex-clerc s’était levé solennel :

— Isabelle de Rascogne, je suis Agénor de Blanqhu. Mes ancêtres ont porté l’hermine, fit-il d’un ton sépulcral.

— Vous me l’avez déjà dit.

— Oui, mais j’ai encore à vous dire que je ne suis pas ce que je parais.

— Je le sais encore. Vous êtes un clerc de notaire qui avez voulu jouer au cocher sigisbée pour faire fortune.

— Bah ! vous savez cela, s’écria l’Ambrelinois étonné. Vous êtes donc le diable en personne, que vous devinez tout ?

La duchesse fit entendre un petit rire moqueur. Cela troubla le beau cocher, car, quoique vicieux comme un marlou, il était d’une faiblesse d’esprit regrettable.

Il avait entendu dire que quand on appelait le diable, la nuit, dans la chambre d’une femme, il s’incarnait dans son corps.