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Page:Dumont - Paris-Éros. Deuxième série, Les métalliques, 1903.djvu/92

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Il se crut réellement, si pas en présence de Satan, du moins en présence de sa femme, ce qui est bien plus diabolique.

— Il n’y a pas de quoi en faire un mystère, le marquis de la Tétonnière m’a tout dit, répondit la belle veuve.

Agénor retomba anéanti dans son fauteuil.

— Inutile d’appuyer, Madame la duchesse, je vois qu’il ne me reste plus qu’à vous quitter en vous remerciant de vos bontés pour moi, balbutia le pauvre hère, les yeux baissés vers le parquet.

— C’est comme vous l’entendrez, mon garçon. J’ai préparé dans mon chiffonnier deux mille francs que je voulais vous donner pour vous récompenser. Prenez-les, ils pourront vous servir pour retourner à Ambrelin et vous mettre en ménage.

Le terreux hésita un moment, mais il avait déjà réfléchi, que si c’était un maigre salaire pour tant d’amour, c’était toujours bon à prendre.

Il se leva et saisit avidement les deux billets de mille placés en vedette dans le chiffonnier.

Les lèvres de la duchesse eurent un sourire de pitié.

— Qu’allez-vous faire maintenant ? lui demanda-t-elle avec intérêt.

— Je ne sais pas… chercher une situation conforme à mes aptitudes, répondit-il.