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gnoir flottant, batiste ou cachemire suivant la saison, d’une chemise ruchée de dentelle, de bas de soie que des jarretières dorées étoilaient au-dessus des genoux, et de hautes bottines.

Les lesbiennes selectes étant généralement exigeantes dans le choix de la nymphe qui doit les servir, Mme Olympe n’admettait dans sa maison que des pensionnaires dont l’anatomie répondît à peu près aux conditions qu’elle imposait aux postulantes : pieds petits, cambrés ; jambes d’un galbe parfait, nerveuses ; croupe ferme, ronde, sans excès de volume ; épaules droites, bien effacées ; nuque arrondie, à dorsale invisible ; bras élégamment sectionnés ; col découvert ; lèvres fines s’ouvrant en feuilles de rose ; langue effilée, nerveuse : seins petits, bien pommés ; flancs virginaux ; taille fine, flexible ; pomme de Vénus et ses substructions suggestives.

À Paris ces modèles ne manquent pas, même parmi les filles du peuple.

On les nomme des fausses maigres ; ce sont des beautés réelles.

Les lesbiennes conjuguées se prêtent mutuellement leur concours actif ; elles sont les passionnées, les érotomanes du culte. On en cite dont l’attachement dure depuis plus de trente ans. Ces cas ne vont sans doute pas sans infidélité. Elles seules pratiquent l’entre-croisement.