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Culture.

[2.3]

§ 3.

formation d’un verger.

La formation d’un verger doit être entièrement différente si on le fait en ville ou à la campagne ; il en est de même si on fait un verger de jouissance ou un verger de profit.

Beaucoup de poires ont besoin ou d’abri ou de chaleur, qui rapportent admirablement dans les villes, et se gercent ou se maculent cultivées en plein vent à la campagne. C’est ce qui arrive à la Mansuète, au Beurré d’Hardenpont, etc.

D’autre part, dans un verger de jouissance, il importe d’échelonner les fruits pour en avoir en toute saison, sans tenir compte de la plus grande fertilité des espèces ; tandis que dans le verger de profit, la fertilité est une condition première. On ne peut donc pas tracer de règle absolue pour la formation d’un verger ; il faut voir premièrement les conditions du sol et des abris, secondement le but que l’on se propose.

Commençons par les arbres au vent (en flamand en haut-vent) à planter dans un jardin ; ils nous serviront de base pour la plantation d’un verger. La première poire pour plein vent, soit au point de vue de ses qualités, soit à celui de son produit est la Fondante des bois, excellente au couteau, exquise en compote, délicieuse en poires tapées. L’arbre que nous avons reçu de son parrain, M. Châtillon d’Alost, nous donne chaque année 1500 à 2000 belles et grosses poires ; c’est-à-dire, qu’un curé de village, avec ce seul arbre, pourrait manger du fruit tout le long de l’année. Nous dirons donc à tout curé, à tout instituteur de village : Si dans votre jardin, vous n’avez place que pour un seul arbre au vent, plantez-y la Fondante des bois. Si vous avez place pour six arbres, plantez :

La Fondante des bois.
Le Beurré Dilly.
La Castelline.