Page:Dumoulin - Études et portraits d'autrefois (1911).djvu/301

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point très élevé, « 1.000 livres pour cinq mois, pour faire au dit petit Trianon l’état de restaurateur, et louer les appartements garnis », — douze ans après que Marie-Antoinette l’avait habité pour la dernière fois !

En homme pratique, Langlois se faisait garantir par son bail « tous les jours son dîner, savoir : le potage et deux plats, et du vin... Le soir, une demi-bouteille de vin et un petit morceau ». Il avait, en outre, le droit d’amener, sans payer, un invité avec lui. De plus, sur chaque personne « venant manger » chez Brunet, et entrant au jardin, il prélevait la somme de 12 sous, car il n’avait pas aliéné l’usage des jardins. « Il ne pourra entrer aucun individu dans le jardin, est-il dit dans l’acte, que du consentement du citoyen Langlois », et ce consentement c’est un droit d’entrée, le grimoire stipulant que « toutes personnes seront tenues de payer tous les jours » pour pénétrer dans le jardin « ou s’abonneront ».

Durant cette exploitation, Langlois eut de nombreux visiteurs. Il en fut quelques-uns d’illustres.

L’ambassadeur de Russie y fit un séjour assez prolongé ; puis il eut des hôtes officiels. Le 30 messidor an IX, Goulard, « directeur national du domaine national de Versailles et dépendances », avisa le « locataire du petit Trianon » que le ministre de l’Intérieur lui ayant adressé « Son Eminence le cardinal Consalvi et Monsieur le comte Braschi », il lui enjoignait de « lui donner tous les moyens de voir en détail l’inté