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IOD

La forêt entrevue de loin nous engloutit enfin. C’était un spectacle magnifique que cette course affolée sur une route crêmeuse, entre deux talus d’arbres démesurés. Et, brusque, sur un signal de Palmyre, donné avec un clavier placé sous la carte mobile, les deux phares s’éteignirent. Une lumière de lanterne ordinaire sortait maintenant de leurs miroirs paraboliques et de leurs lentilles à échelons.

— Nous arrivons, dit Palmyre, qui n’avait pas, depuis Paris, desserré les dents.

Au ralenti, nous fîmes encore cinq ou six kilomètres, puis ce fut le détour dans une sente où nous paraissions toucher les arbres à droite et à gauche. De là, par une pente dure, on gravit sans doute une colline, puis on tourna cinq ou six fois dans des voies de bûcherons où nous avions peine à passer.

Enfin, il me parut que nous entrions dans une allée plantée à main d’homme. Des arbres de même âge et même grosseur, se suivaient à intervalles égaux. Cette allée tournait en hélice. Cela dura deux minutes au plus, puis je vis apparaître une énorme forme architecturale, émergeant des taillis, vers laquelle nous progressions. Et nous stoppâmes trente secondes après devant un château-fort constitué d’un