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IOD

incapable de contenir notre voiture. Sitôt passés, j’entends derrière nous des portes métalliques qui se referment. Encore une cour. Ce château doit être immense. C’est bien le burg féodal primitif, comme je croyais qu’il n’en existait plus aucun d’intact en France. La dernière cour est petite. Des fenêtres éclairées l’égayent sur trois étages. Nous sommes là, comme au fond d’un puits. Et l’auto s’arrête.

Imitant Palmyre, je ne bouge plus.

Un instant passe, puis, un homme silencieux ouvre la portière du côté droit.

La sorcière sort de la voiture, je la suis. Elle me prend par l’épaule.

— C’est le castel construit de 1150 à 1300 par Foulques, dit le baron Noir et ses fils. Il est resté comme il fut bâti. Il y a encore quatre vastes cours autour de celle-ci, qui est le centre du bloc. Sous nous, trois étages de caves et souterrains en plein roc. Partout, sauf du côté où nous sommes venus, les murs extérieurs donnent à pic sur des précipices profonds de cent mètres et larges du double.

Et la forêt autour de ce monument est un inapprochable mélange de marais, de tourbières et de rocailles.

Elle réfléchit une seconde.