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alors au-dessus de la sorcière, cette flamme verdâtre et fuselée qué j’avais vue lors de l’ensorcellement des époux amoureux. Elle regardait tout de haut, avec un air dominateur. Dans l’ombre, sa main à la perle noire était lumineuse.

Mais mon émotion ne vint point des habitants de ces lieux extravagants ; le faiseur d’or, deux nègres et l’espèce de fondé de pouvoirs qui nous avait introduites. Autre chose était terrifiant :

Le milieu de la vaste pièce était constitué par toute une organisation chimique de réchauds, de cornues, de tubes, bouteilles, matras, refroidisseurs et alambics. Le tout en action et lié. Mais à droite, près d’une batterie : sur un chevalet d’écartèlement comme on usait au temps de la torture, une femme était couchée, nue, pâle et blonde. Elle était attachée serré aux poignets, à la taille et aux chevilles, mais à la jambe gauche, un vaisseau sanguin ouvert, sur lequel était fixée une tige de verre courbe, laissait goutter du sang dans un ballon que traversaient en équerre deux tubes hélicoïdaux. Cela, je le vis dès l’abord, avec une précision photographique. J’eus même un instant d’émoi redoutable. Je n’avais pourtant rien à dire,