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BAAL

régiments eussent sans doute pu loger, le silence absolu, bizarre, irritant, me glaça. Je me rejetai en arrière.

À gauche, Palmyre frappait deux coups sur le mur. Une porte s’enfonçait comme une trappe, et nous fûmes dans une sorte de vestibule où j’entendis enfin une parole humaine.

Un homme, grand, gras et âgé, disait violemment :

— Imbécile ! triple imbécile ! Il faut donner de l’azote et retenir l’hydrogène !

À notre venue, le personnage, sans étonnement, vint s’incliner devant Palmyre.

— Je suis votre esclave, Maîtresse ! Laissez-moi vous conduire au Maître.

Précédées de cet introducteur, nous eûmes à franchir quatre vestibules sans meubles, où des cornues, des éprouvettes, des matras et des athanors, pêle-mêle, étaient jetés.

Enfin, ce fut l’entrée dans le « Laboratoire » et ce que j’y vis me glaça. D’abord il y avait un homme, petit et barbu, très vieux, qui se démenait comme un damné au milieu de l’immense pièce encombrée d’appareils. Il vint baiser la main de Palmyre et la mienne. Sa déférence était totale. Je remarquai seulement