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BAAL

Je me trouvais alors secrétaire de cette belle et étrange devineresse qui se faisait appeler Mme de Palmyre. Elle habitait près de l’Étoile, à Paris, un appartement démesuré sur trois immeubles et deux étages de chacun d’eux. Lorsque j’étais au service personnel de Tony Dreyse, le banquier, je lui avais exprimé un jour l’ennui de ses bordereaux, de ses cotes, de ses cours de Bourse, de ses courtages et surtout de l’invincible sottise où vivait sa clientèle que je devais alimenter quotidiennement de boniments financiers.

Dreyse me dit :

— Dites donc ! j’utiliserai Marthe Knoberg, que vous avez si admirablement dressée — je le dis sans malice — et vous allez pouvoir essayer d’un autre métier. Je vous reprendrai sitôt que vous en aurez assez. Voilà : Palmyre a besoin d’une secrétaire. Allez-y !

Je savais Palmyre amie personnelle de Dreyse, j’entrai chez Palmyre.

C’était une femme extraordinaire, peu compréhensible, pleine de secrets et de vices étranges. Elle connaissait la terre entière, disposait de pouvoirs physiques et psychiques affolants et cachait des ambitions impériales. Avec cela belle, portant fièrement un masque