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BAAL

depuis vingt-cinq siècles chez des adeptes, au nombre de dix par siècle — et elle-même était aujourd’hui de ces dix. — Elle pensait que les adhérents de groupe venu de si loin avaient connu plus profondément l’homme et le monde, en leur réalité absolue, qu’aucun autre penseur n’a fait depuis que la pensée pense.

Elle disait encore :

— Altramer croit que ses dimensions supérieures de l’espace n’en détruisent pas l’homogénéité, et en cela il se trompe, mais son erreur est précisément une forme de vérité parce qu’il suit inconsciemment l’idée mère que se forge des autres réalités supérieures un être de l’au-delà, dominé lui même.

Je répondais :

— Baal, par exemple ?

Car je mettais, avec une ironie secrète, Baal à toutes les sauces. Mais Palmyre restait sérieuse.

— Évidemment ! Baal, ce diable, le satan, le principe qui récompense les mauvaises actions, n’est rien de ce qu’on dit. Il n’est pas à l’origine du mal. Il vient après, pour lui donner une sanction de félicité qui encourage à recommencer, ou bien il pousse encore aux compressions morales d’où sort le vice. À cet