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BAAL

qui rend en plaisir l’effort fait pour le mal, et qui par conséquent pousse à le renouveler. Ou bien encore il le rend en anxiété, cette anxiété qui est le vrai vice des hommes.

Je fermai les yeux. Il y avait là, dans les explications de Palmyre, toute une doctrine de morale pure, et une explication des choses humaines. J’aurais voulu pousser le raisonnement un peu loin, mais elle reprit sans plus :

— Comprends-tu que Baal correspond à ce « démon de la perversité » dont parle Edgar Poe ?

— Oui. Mais à votre avis, ce Baal est-il une force non pensante, d’un domaine évidemment supérieur à notre monde, mais toutefois et seulement matérielle sur quelques dimensions exorbitantes de la terre ? Ou bien si ce serait un être, des êtres ?…

Elle hésita.

— Je crois que c’est un être, peut-être une pluralité d’êtres, peut-être tout un monde externe à nous dont la raison d’exister soit pourtant sur terre.

— Mais le bien absolu disparaît si un monde extérieur au nôtre n’existe que pour pousser le nôtre au mal.

— Qui te le dit ? Le parasite, étouffe parfois le chêne…