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SAMECH

— Ineffablement !

Je me mis à rire.

— Je finis par ne plus savoir faire le départ entre votre sérieux et vos plaisanteries.

— Ça ne fait rien, et c’est très bien ainsi. Mais Baal, précisément, le diable ou le satan dont je parle, n’est pas un personnage ou une forme d’existence, comme on le croit, suprahumaine, avec une étincelle divine et une volonté maléficiée. Du moins, je ne le connais pas tel. Écoute, Renée, tu jettes une pierre en l’air, elle peut te retomber sur la tête, n’est-ce pas ?

— Dame !

— Tu donnes un coup de poing dans une vitre, tu peux te couper ?

— Évidemment.

— Eh bien, les actes humains, les mauvais plus que les bons, sans doute parce qu’au fond il n’y en a pas de vraiment bons, les actes humains sont tous susceptibles de répercussion de ce genre, mais dans une dimension supérieure de l’Être. Tu fais une chose mauvaise, sans vouloir ici la désigner, c’est comme si tu accomplissais une de ces actions qui comportent tout de suite leurs conséquences. Satan, c’est la force inconnue, consciente ou matérielle — car la vitre cassée te punit sans le savoir —