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SAMECH

vus. La porte, par de nombreux escaliers et couloirs, menait à un petit magasin de fleuriste et l’on semblait, ayant affaire à Palmyre, entrer ou sortir de ce magasin. Peu de personnes usaient de cette voie.

On téléphona que c’était une femme inconnue et visiblement inaccoutumée aux démarches chez les sorcières.

— Renée, tu sauras plus tard en quoi tu raisonnes mal touchant notre homme de tout à l’heure. Allons voir cette cliente. Elle aussi — j’en ai idée — nous réserve matière à discussion. Et tu as besoin, sur les problèmes de sentimentalité… vulvaire, de compléter ton instruction.

Nous trouvâmes une jolie femme, un peu fanée sous les yeux et aux commissures, mais belle toujours, élégante, correcte. Elle était peu habituée aux cérémoniaux d’occultisme, car, à la vue de Palmyre, elle trembla visiblement. Cette grande femme vêtue de noir, aux yeux sombres et fixes, à la bouche sinueuse et rouge, aux gestes lents et affirmatifs, lui dut paraître étrangement maléfique. Elle s’exprima difficilement, Palmyre comprit. Elle s’assit et manifesta une douceur inhabituelle. Peu à peu la visiteuse parut prendre confiance,