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BAAL

— Votre mari ne vous donne pas toutes les joies qui seraient convenables, dit la sorcière avec lenteur.

La femme fit « non » avec étonnement.

— Il ne vous refuse pourtant pas d’argent.

— Certainement pas, dit la « cliente ».

— Je crois même qu’il se plie très volontiers à vos caprices.

— Oui ! Pour cela, je n’ai rien à désirer.

— Mais l’amour ?…



— Je lis sur vos traits qu’il donne toute l’apparence de l’amour, sauf les réalités.



— Pourtant il n’aime pas ailleurs.

— N’est-ce pas, qu’il n’aime pas ailleurs ?

La femme se lançait à corps perdu dans le dialogue :

— Je me demande souvent s’il a une maîtresse qui l’épuise et le rende incapable, à la maison, de me manifester son affection, à laquelle je crois.

— Eh bien ?

— Je l’ai fait surveiller. J’ai les rapports de l’agence de police privée. Il n’a pas de maîtresse… Alors, pourquoi ? pourquoi ?