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SAMECH

inconnu, couvrant les cinq autres et les remplaçant, qui prenait la forme d’une sorte de contact avec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . un contact avec quoi ?

Je m’assis sur l’herbe, ouvrant sans doute de yeux fous dans l’ombre, et sentant une sorte de nuage glisser dans mon cerveau : la folie sans doute. Brusque, voulant échapper à cette hantise, je me mis debout, vibrante comme une lame. Il me sembla qu’une main se posait sur mon épaule.

Je m’effaçai, merveilleusement rapide, mais, retournée, je ne vis rien. Bras en avant, je ne sentis rien.

Je me pris le front à pleines mains. Il fallait échapper à cette terreur irraisonnée. Il fallait reprendre mon sang-froid. Pour y parvenir, je me mordis désespérément la lèvre.

Alors, devant moi, comme si vraiment je l’avais vue, aussi nettement que si elle avait été là, avec les dégradés de la lumière, les halos, les interférences qui créent les perspectives et font la dimension profonde des choses, je vis : . . . . . . . . . je vis Palmyre, comme je l’avais laissée, sur son divan, mais nue. Elle me regardait. Un stylet aigu sortait de ses pupilles sombres, et cela me fouillait le cerveau, me pro-