Page:Dunan - Baal ou la magicienne passionnée, 1824.pdf/92

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
90
BAAL

voquait à une nausée, à une sorte de contraction de tout l’être.

Et Palmyre sourit. Ses belles lèvres pourprées s’écartèrent sur des dents claires, puis sa main droite fit un geste.

 

Je reculai avec un cri d’épouvante. Trois contacts, des contacts brûlants et aspirants, me prirent par devant. Je vis, d’un éclair, Palmyre disparaissant sous l’emprise triple de la bête mystérieuse née du miroir magique et de la visiteuse disparue. C’était cela, le poulpe répugnant, qui… D’un rejet de mes jambes raides, je pousse le sol. Je vais tomber en avant… non… Je cours, je fuis, et sautant sur le chemin, je le suis de toute ma vigueur, comme un champion de course à pied.

 

J’arrive à une grande allée, juste comme passe un fiacre. Je saute dedans, le cœur fou, et lui donne une adresse au hasard.

Une heure plus tard, pour ne pas me retrouver seule, je cherchai un camarade qui voulut bien me chaperonner toute la nuit. Je trouvai un licencié ès-lettres, avec lequel j’avais étudié, et qui se trouvait avoir réussi dans le journalisme. Je lui tombai dessus rue Royale. Il