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Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/111

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homme, elle se penche en foudre et lui prit la bouche goulûment.

Étonné, mais plus encore possédé par ce baiser puissant et torride, le jeune homme tenta de refermer ses bras sur le corps féminin. Il le fit gauchement, mais avec une vigueur telle que la taille céda. Lucienne n’eut qu’à plier sur ses jarrets pour se trouver assise sur son cousin. Elle abandonna le visage mâle et recula, le buste tenu à bout de bras par Jean qui l’admirait.

Il remarqua les lèvres gonflées et rouges, qu’une humidité vernissait.

De si près, la face de Lucienne se montrait pleine de mystère et de secrets. Que pensait vraiment le cerveau caché derrière ce front harmonieux où retombaient des cheveux fous ?

Un demi-sourire flottait sur la bouche entr’ouverte de la jeune fille et Jean n’avait qu’à incliner les yeux pour entrevoir la forme des seins qu’il connaissait et dont le désir saisit brusquement sa volonté.

Il voulut chasser cette absurde tentation et ne put. Elle s’accrut en lui de tout ce que charriait de sexuel son sang brusquement agité.

Il ferma les yeux.

Lucienne revint s’appuyer sur son visage et il connut à nouveau le baiser redoutable.