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Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/120

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sa cousine l’aisance donnée par l’absence de témoins dans un acte aussi familier. Mais il n’osa. Un sourd pressentiment le convainquait qu’il l’eût biessée. Lucienne faisait cela volontairement devant lui, avec le très vraisemblable désir qu’il la vît…

La vague intention de complaire à la jeune fille, lui fit dire toutefois, quoiqu’il lui en coûtât :

— Vous êtes bien faite ma cousine.

Elle se remit debout.

— Qu’en savez-vous ?

Il se découvrit prodigieusement ridicule et ne sut que répondre.

— Mais dites-moi donc ce que vous en savez ?

La question était coléreuse. Jean finit par faire un geste vague d’excuse, et articula :

— Je vous demande pardon, pendant que vous mettiez votre jarretelle, je vous voyais…

— Vous avez vu quoi ?

Un mot lui vint qu’il regretta de n’oser dire.

— J’ai vu que vous aviez un beau corps.

Elle ricana, et, avec la férocité injuste des femmes, affirma :

— Ah oui ! Jean, depuis hier soir je le vois bien, vous faites tout votre possible pour entrevoir mes dessous. Comme tous les lycéens, vous êtes ardent à renifler une femme. C’en est même lassant. Quand j’étais dans mon lit (elle disait