Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/18

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ville, l’intelligence des fils de notables est proclamée, quoique la plupart soient des cancres indécrottables. Mais une tradition instinctive alloue toujours le prestige de l’intelligence aux sots puissants. Que deviendrait en effet une société où l’imbécile serait, sans tenir compte de son importance apparente, jugé comme un imbécile ?

Mais cette Marie-Thérèse, dévote et vaniteuse, avait, certes, pratiqué la débauche aussi bien que ses pareilles. Le pouvoir doit être un terrible excitant.

Jean Dué laissa sa rêverie s’étendre seule. Pourquoi donc les choses avaient-elles tant de secrets, ce soir ? Il avait l’habitude de travailler sur les données de l’histoire et de la géographie, sur les sentiments de Phèdre et de Didon, comme sur les théorèmes de la géométrie. Les mots seuls comptaient et on en réglait l’emploi selon la logique même qui permet d’utiliser les nombres incommensurables. Ce soir, vivait en lui une sorte de trouble divination. Mais ce qu’il nommait tout à l’heure romantisme était peut-être tout bonnement le sens du vrai…

Il évoqua encore la reine Marie-Thérèse. Il la vit nue… Nue, que lui restait-il de royal ? Les attributs de la royauté disparus, ce n’était vraisemblablement qu’une laide maritorne…

Cette idée frappa Jean Dué. En somme,