Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/203

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devraient se conduire en servantes fidèles de sa froideur irritée, ne s’avisent-elles pas de se refermer sur le corps bulbeux et émouvant ?…

Jean ne reconnaît plus sa volonté.

Lucienne, avec un rire clair, s’éloigne.

— Mon cousin, vous devenez hardi.

Lui veut se disculper.

— Lucienne, ne croyez pas…

— Je n’ai rien à croire. Mais ditez-moi qui vous enseigna ces façons.

— Je vous…

— Dans quelle maison galante vous a-t-on appris l’art de saisir les femmes ?

Elle triomphe, mais elle exagère aussi et vient le provoquer de ses seins tendus en ricanant.

— Fi… le débauché !…

Jean se connaît ridicule, et, pour un peu, il vaincrait sa cousine en la prenant à pleins bras pour l’embrasser et lui faire demander grâce. Mais au fond il n’est pas mécontent de la façon dont s’engage la dispute. Tout de même, il ne voudrait pas être toujours humilié.

Elle veut cependant maintenir ses avantages et reprend :

— Me voilà fraîche, dans cette maison isolée, avec un galant aussi audacieux.

Son rire provocant sonne. Mais elle voit durcir la face de son cousin et de nouveau redevient cordiale.