Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/204

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— Ne restez pas debout comme cela et venez vous asseoir sur le divan où vous m’exposerez tout ce que vous avez de désagréable à dire.

Comme il ne bouge point elle le prend par la main.

— Ah ça, il faut une bêche pour vous déplanter…

Les voilà tous deux assis côte à côte.

— Je vais vous tenir les mains, propose-t-elle en riant.

Pris au piège il écarte les bras.

— Vous n’y parviendrez pas, Lucienne.

Elle riposte, les yeux fixés sur ceux de Jean :

— N’empêche que vous ne recommencerez pas à me prendre comme tout à l’heure.

Et lui, puérilement, sans voir l’invite, se lance à nouveau. Il empoigne les deux colombes tremblantes de cette jeune poitrine et les serre à travers le mauvais corsage.

Elle fait semblant d’être désarmée et son visage s’empourpre.

— Vous êtes trop fort, mon cousin.

— Cela vous apprendra, Lucienne, à me mettre au défi…

Se croyant habile, il dit fièrement :

— Défiez-moi encore.

Elle s’esclaffe.

— Ah !… Ah… le petit malin !