Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/243

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devenu de pierre. Jean Dué ressemble à ces aventuriers qui jadis conquirent la terre parce qu’ils savaient vouloir et commander. Il grandit jusqu’au zénith le sentiment de sa puissance. On dirait que le monde fait la haie pour le regarder courir la grande course de vie. Il est fort, il est assuré du lendemain. Rien ne saurait plus l’étonner, et nul rêve n’est assez lointain et immarcescible pour décourager cette force élémentaire qui gronde en lui.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Il a volé.

A-t-il volé vraiment ? |

Une demi-seconde, la vision d’un gouffre l’arrête comme s’il allait tomber… tomber dans une ténèbre atroce et maudite.

Mais c’est fini. Le seul lancinement d’une fibre musculaire trop rigide et qui avertit de la fatigue imminente.

Il reprend sa route, les jambes fermes, souples et rapides.

Là-bas, Lucienne l’attend.

Lucienne, ce n’est plus une femme ou une maîtresse pour ce jeune homme ardent et impulsif. C’est ce que la destinée peut offrir de plus beau aux êtres qu’elle aime et choisit. Lucienne c’est la forme vivante de toute félicité.

Brusque, comme un cinglement de fouet qui