Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/48

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Il apporta les boîtes de fer blanc et les ouvrit.

— Attendez. Je vais vous donner une assiette.

— Mais non, mon cousin. Pas besoin d’assiette pour manger des petits fours.

Elle mangea. Il la regardait avec avidité. Cette fois elle était désarmée devant son regard. Il put admirer le mince corps vêtu de cotonnade bon marché et pourtant élégant. Les chaussures étaient neuves, car Lucienne Dué portait en ce moment sur elle sa plus belle vêture. Il comprit enfin ce que son attention curieuse avait d’offensant pour cette jeune fille pauvre. Il éteignit son regard ardent.

Elle dit :

— Jean, vous savez que je suis une fille du peuple, tout en me nommant comme vous.

Il ne suivait pas l’idée :

— Eh bien, Lucienne. Que voulez-vous dire ?

Elle chuchota, rougissante :

— Je voudrais boire un verre de vin, plutôt.

Il se précipita à la cuisine.

— Voilà, ma cousine. C’est du porto !

Elle but. Son regard s’alluma. Avec une gauche hésitation, au bout d’une minute, elle se décida lentement à boire de nouveau. Jean n’avait apporté qu’un verre, elle s’excusa habilement :