Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/47

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ne vous a jamais rien dit qui puisse autoriser à douter de ses paroles.

La conversation se trouvait aiguillée sur une mauvaise voie. Elle le comprit.

— Écoutez, Jean, traitez-moi comme une pauvresse errante et un peu folle, mais non pas comme une jeune fille de votre monde.

— Vous valez les femmes de ce que vous nommez mon monde.

Le chemin était encore périlleux. Elle n’insista pas et habilement, changea encore d’armes.

— Une pauvresse, Jean, on lui donne un morceau de pain.

Il ne comprenait pas.

— Jean, vous savez que je me suis sauvée de chez moi et n’ai pas dîné…

Il se leva d’un bond. Était-il bête ! Était-il stupide !…

Ainsi, sa cousine arrivait à la suite de quelque accident et non seulement il n’avait pas su encore le lui faire dire, mais il ne lui offrait même pas quelques gâteaux.

— Attendez, ma cousine, je vais faire chauffer un peu de café et vous apporter les petits fours. Est-ce que cela suffira ? Vous savez, je ne suis pas cuisinier…

Gourmande, elle approuva.

— Oui, Jean ! des petits fours. Je n’en range pas souvent.