Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/69

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Encouragée par le silence, elle continua, avec une âpreté qui croissait sans qu’elle s’en aperçût.

— Jean, si vous étiez un homme mûr, vous pourriez peut-être me servir, mais vous êtes un lycéen. Je ne suis venue que pour être hospitalisée un instant. Ce fut un relais. Mais mon plan est fait. Une femme ne doit pas être embarrassée pour vivre à Paris.

Il ne suivait pas la pensée farouche de l’enfant et interrompit :

— Une femme l’est plus qu’un homme, je crois. Il lui manque la force physique. Cela, à tout le moins, peut se monnayer partout.

Elle eut un rire strident.

— Mais non, Jean, vous vous trompez. Une femme a des ressources. Vous m’avez trouvée jolie…

De le voir si éberlué, elle eut pitié et se leva.

— Ah ! Jean, mon cousin, que vous êtes loin des choses réelles, de ce qui advient chaque jour et chaque heure autour de vous.

Elle se prit les hanches et son geste glissa par devant, jusqu’à ce que les mains se rencontrassent.

— Eh bien, Jean, vous ne saviez pas que cela se vendait ?

Il se leva à son tour, bouleversé par le ton