Le ton implorant la surprit, elle se connut maîtresse de ce grand flandrin à la fois timide et audacieux.
— Dites-moi, Jean, que dites-vous à vos cousines Dué, les riches, lorsque vous conversez avec elles ?
— On parle… d’amour.
— Vrai ?
— Mais oui. Elles sont toutes très informées.
— Que nommez-vous informées ?
— Elles ont beaucoup lu.
— Comme vous ?
— Oui !
— Croyez-vous, cousin, que la lecture rende bien instruit en matière d’amour ?
Il ne répondit pas, puis au bout d’un instant demanda :
— Lucienne, lisez-vous beaucoup ?
— Non, presque jamais. Et puis, ça ne m’apprendrait rien.
Il renonça à lutter, et se pencha vers l’adolescente.
— Ma cousine, vous êtes trop savante pour un petit…
— … cousin…
— … innocent comme moi.
Il passa en tremblant sa main sous la fourrure.
— C’est tiède là-dessous.