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XI

LES EAUX DE KASCHMIR


Il est certes difficile de restituer avec exactitude l’état d’âme d’un Latude évadé de la Bastille ou de Casanova, fuyant les Plombs Vénitiens. Seulement lorsqu’on revit une aventure semblable à la leur, on en perçoit la prodigieuse richesse en orgueil, en courage, et, bien entendu, en félicité.

Je nage dans les ténèbres, attentif à tant de choses que j’en deviens inconscient, quand, en face, je reconnais une clarté légère, un jour mince et gris qui filtre sur l’eau… Je vois cela… mon cœur saute et la vie semble se multiplier en moi. J’ai pourtant, comme profonde qualité, une grande maîtrise d’actes. Je crains surtout les mouvements de premier jet. En sortant de mon trou, la vue du jour devait me pousser à