Aller au contenu

Page:Dunan - Kaschmir, Jardin du bonheur, 1925.djvu/99

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

97
KASCHMIR, JARDIN DU BONHEUR

disse rien, je songeai qu’il était sans doute utile de voir si mes liens tenaient bien. Ils avaient été faits si vite !

Je m’efforçai de comprendre leur entre-lac et, au bout d’une heure, la vérité, ma foi, magnifique, m’apparut. J’avais été lié selon un curieux principe chinois. Tout effort resserrait les cordes, par la seule tension du corps, mais si je penchais la nuque en avant, si je m’efforçais à joindre les coudes en arrière et de laisser relâcher les cordelles, mes poignets se libéraient seuls. Il me fallut longtemps pour comprendre cela et tenter de me délier. Attaché, on a en effet un besoin instinctif de tirer sur ses liens. Je me reposais donc sans tendre aucun muscle et j’allais parvenir à me libérer lorsque du plafond on leva une trappe et on descendit deux choses tournoyantes. Je compris, et j’eus une émotion neuve. C’était d’abord une lampe. Au-dessous d’elle pendait la tête même du jeune