Page:Dunan - La Papesse Jeanne, 1929.djvu/172

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pour obtenir le droit de perquisitionner chez les derniers Grecs soupçonnés de paganisme, afin d’y saisir toutes ces choses immondes et sacrilèges qu’on y gardait encore, ces inspirations du démon qui, se nomment Homère, Platon, Aristote.

Ioanna rêvait de pénétrer chez un des savants d’Athènes et ne savait comment y parvenir, car on lui avait dit leur crainte des espions, leur souci de vivre entre eux, et sans fréquenter personne du monde moderne.

Mais le hasard la servit. Un jour, dans une auberge où elle avait déjeuné dans ses habits de femme, avec Phormios qui lui donnait de l’argent pourvu qu’elle consentît à s’abandonner à lui de temps à autre, elle vit un homme qui la regarda droitement et fit un signe.

Phormios parti, elle s’approcha de l’inconnu.

Il était vêtu à la mode hellénique des temps heureux. Grave et froid il la regarda avec curiosité.

La question qu’il posa la stupéfia, car les hommes n’ont point l’habitude d’en agir ainsi. Il dit :

— Vous plaît-il de passer la nuit en ma compagnie, ô incarnation d’Aphrodite.

Elle répondit :

— Qui êtes-vous ?

— Cela est indifférent.