Page:Dunan - La Papesse Jeanne, 1929.djvu/189

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et le Colisée. Des palais sommaient des collines aux pentes douces et la Basilique de Saint-Pierre devait être un de ceux-là.

Cependant la tristesse de cette route emplissait chacun de mélancolie. Quoi ! ils étaient partis soixante et ils arrivaient vingt.

Il y avait eu des morts, des disparitions, des accidents. La vie tournait envers et contre tous. Et il semblait que cette avenue païenne et farouche fût une sorte d’avertissement mystérieux.

Ioanna pensait de même. Elle se demandait comment quitter ces gens dévots et dévoués, simples d’esprit et affectueux, auxquels elle se trouvait attachée. Ah ! la vie est chose difficile, et misérable est celui qui veut y recommander une seule façon d’agir.

On arriva. Les faubourgs, où se succédaient des maisons antiques et des abris puants de misère, inspiraient une sorte d’horreur.

On croisa des soldats qui arrêtèrent la caravane et questionnèrent Ioanna. Elle répondit dignement.

On foulait parfois un sol dallé et plus souvent un chemin poussiéreux où le moindre pas soulevait un nuage jaune. Enfin ce furent les demeures maîtresses, des palais pareils à des forteresses, bâtis avec des débris de temples antiques et qui intégraient dans leurs murs des pierres sculptées et gravées pêle-mêle avec du travertin.