Page:Dunan - La Papesse Jeanne, 1929.djvu/206

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Il y avait le frère Wolf et un moine inconnu.

Ioanna, depuis qu’on constituait du nom de Sa Sainteté Léon IV la Cité léonine, fréquentait beaucoup les soldats et les maçons. Le Pape lui avait dit amicalement que pour un homme jeune c’était certainement une besogne divertissante que la surveillance des travaux.

Elle suivit frère Wolf, sut son domicile et le désigna le lendemain à deux aventuriers napolitains.

C’est pourquoi Wolf fut trouvé, un beau matin, avec trois coups de poignard dans le corps, à la porte d’un lupanar. Cela advint dans l’ancienne voie Suburrane, restée sous les Papes un refuge de prostituées.

Quant aux assassins ils quittèrent Rome le soir même, portant avec soin une lourde caissette remplie d’or que Ioanna leur avait fait remettre.

Et de nouveau ce fut la vie coite et surchargée pourtant qui recommença.

Les Normands n’étaient point revenus. Le roi Lothaire, qui régnait sur l’Italie, était alors en disputes avec ses frères de Gaule, France et Germaine. Les Sarrasins venaient de donner une administration de leur façon à la Sicile. Lothaire eut bien voulu y guerroyer, mais c’était fort délicat et il se méfiait de ses troupes.