Page:Dunan - La Papesse Jeanne, 1929.djvu/27

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l’Est, patrie des hommes libres. Mais le limes, gardé par des soldats impitoyables, les retenait comme une nasse.

Hélas ! qu’était-il advenu à la fin de tout cela ? Rien et moins encore. Les vrais Empereurs romains n’existaient plus et beaucoup de leurs descendants, les yeux crevés, avaient sans doute tourné à leur tour la meule dans les ergastules. D’autres s’étaient enfuis, devenus des gens d’aventure comme les malheureux qu’ils faisaient auparavant empaler ou fouetter de verges. La vie tournait sans cesse. Ceux qui, aujourd’hui, occupaient le sommet, demain tomberaient dans la boue. Le Grec pensait encore à tous ces hommes de la nouvelle religion qui s’efforçaient à conquérir le monde à l’amour du supplicié nommé Jésus le Messie ou le Christ. C’était lors de la venue, sur le trône romain, d’un Espagnol, Théodose, chrétien fanatique, qu’on avait brûlé le temple de Delphes en Hellade, qu’on avait interdit, après deux mille ans de gloire, les jeux d’Olympie, qu’on avait ruiné et aboli toutes les traditions de sa patrie, et le soldat haïssait la foi nouvelle.

On s’était efforcé de contraindre, vers cette époque-là, les Hellènes à croire selon les règles de la triomphante religion du Messie. Beaucoup préférèrent quitter leurs demeures et vivre au hasard. Ainsi de ses aïeux. Et